Chronomeurtres raconte la descente aux enfers meurtrière d’un déséquilibré obsédé par le temps et l’idée de le contrôler. L’intrigue est bien menée et les personnages sont tout en nuances. L’enquêteur peut avoir des accès de rage et le meurtrier a des côtés attachants.
Un fond de philo
L’intrigue policière et les motifs du tueur se déroulent sur fond de philosophie. Le temps, thème central du livre, est décliné à la fois en références théoriques et en essais pratiques. Comment le contrôler et ainsi, maîtriser la vie et la mort? Des questions larges et complexes que se pose le tueur, fils d’horlogers, qui au gré de ses lectures de célèbres philosophes et théoriciens, va vouloir en faire sa propre expérience.
La place centrale de la ville
Dans le roman, l’enquêteur habite Charlesbourg et travaille au poste de police sur Saint-Joseph [Saint-Sacrement]. Le meurtrier habite rue des Remparts et travaille à l’Hôtel-Dieu. Les clins d’œil à des attractions ou événements propres à la capitale ne manquent pas, marathon Lévis-Québec, restaurant du Concorde [Hilton], Carnaval, festivités du Nouvel An… Ceux qui connaissent bien Québec s’y sentiront assurément chez eux et ceux pour qui c’est une destination exotique auront l’impression d’y être et de la découvrir. Point bonus à la description de la centrale Victoria et à celle du maire de la ville, qui sans être nommé, fera sourire tous ceux qui l’ont croisé ou le connaissent simplement de réputation.
La psychologie du reste des personnages aurait pu être davantage travaillée et la chute a des petits airs de déjà-vu, mais le polar de Michel Roberge se mérite sans conteste une place chez les libraires aux rayons de polars locaux pour la qualité de la plume et l’originalité du thème. »
Perrine Gruson (Québec Hebdo, 26 juin 2020)
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