L’idée
d’un polar mettant en vedette un détective archiviste – Ives d’Arch, un
personnage dont le nom inversé convient
particulièrement à sa profession initiale (aptonyme) – est née du souci de
souligner une réalité universelle dans le monde des archives : la
disparition, la subtilisation ou le vol de documents à des fins stratégiques,
politiques, voire économiques. Et également de créer de toute pièce un héros québécois
hors du commun qui devrait intéresser étudiants et praticiens passionnés par le
domaine comme je l’ai été pendant 40 ans de ma vie professionnelle.
En
imaginant cette histoire fictive, j’avais entre autres en mémoire la
confiscation par les franquistes, à la fin de la guerre civile, de l’équivalent
de plusieurs wagons de chemin de fer d’archives catalanes entre autres associés
à l’opposition républicaine au régime en place à Madrid. Ces documents, mieux
connus sous le nom de « papiers catalans » ou « documents de Salamanque » ont
été entreposés au cœur de la Castille, à Salamanca où le général Franco avait
installé son quartier général, peu après le début de la guerre, et y avait créé
le Bureau d'investigation et propagande anticommuniste.
Dans
les années 90, dans le cadre d’une conférence prononcée à Salamanca, j’ai eu le
privilège de voir une partie de ces archives accumulées, au fur et à mesure des
conquêtes territoriales du camp franquiste : toutes sortes de documents, des
fiches individuelles, des photos d'organisations politiques, syndicales ou
culturelles du camp républicain… Un matériel qui a servi à la répression des
opposants du régime jusqu’au milieu des années soixante.
Zébrures écarlates est une histoire
inventée à propos d’un document catalan fondateur dont l’issu est inspirée des
bribes d’une conversation en les écrivains Umberto Ecco et Jean-Claude Carrière
publiée en 2009 chez Grasset sous le titre N'espérez
pas vous débarrasser des livres.
Le
récit de Zébrures écarlates se
caractérise également par une constante : la dualité. Les documents disparus,
un au Québec (brève allusion) et l’autre en Catalogne. Les deux enquêtes du
détective. Les spécialités du personnage principal : détective et
archiviste. Ses deux grands amours. Les couples d’orientations sexuelles
différentes. La bisexualité du héros. Les deux céramiques murales du même
artiste. Les doubles assassinats, un au Québec et l’autre en Catalogne. Les
deux archivistes catalans. Les deux exemplaires du document disparu. L’omniprésence
des rayures. Les deux voyages du héros en Catalogne. D’où les zébrures.
Une
suite à ce roman ? L’épilogue de Zébrures
écarlates le suggère. Bien sûr, la thématique peut aussi être explorée au
Québec, et pourquoi pas aux Archives nationales dans un contexte de complot
visant à... Je garde le suspens alors que je suis en cours de documentation de
cette deuxième aventure de mon héros pour lequel il n’y a aucun équivalent
littéraire.
Le
titre est déjà trouvé. Le scénario général et la finale sont déjà imaginés. La
Catalogne culinaire s’invitera. L’histoire ancienne et récente du Québec sera
omniprésente. J’y intégrerai des événements vécus et, encore une fois, je vous ferai déambuler dans
les rues de ma belle ville et peut-être vous faire découvrir des lieux moins connus. KGB, le conjoint de Ives d’Arch, Claude Bouquin de
la librairie Pantoute, l’inspecteur de la Sûreté du Québec Jean-Claude Le Bœuf,
l’ami Marcel Théberge, le docteur Gingras de l’Hôtel-Dieu de Québec, Romuald
Bédard et Marie-France des Archives nationales... ainsi que plusieurs nouveaux
personnages d’hier et d’aujourd’hui – réels et créés de toute pièce – évoluerons dans cette fiction à laquelle je souhaite
m’attaquer avant la fin de l’année 2021.
Comme
je l’ai mentionné dans un billet précédent, j’utiliserai pour la première fois
le logiciel Scrivener pour me
faciliter la tâche de documentation, de rédaction d’un plan et d’écriture.